Une conférence autour des semences paysannes à Lomé
Le patrimoine génétique et le système semencier en Afrique sont menacés depuis plusieurs années par l’introduction des semences améliorées et semences génétiquement modifiées dans l’agriculture. Bénéficiant de grandes campagnes de promotion et des subventions des gouvernants, ces semences tentent de prendre le pas sur les semences paysannes de qualité.Pour l’heure, selon un rapport publié en octobre 2018 par GRAIN et AFSA, environ 90 % des semences utilisées en Afrique sont paysannes. Ce taux pourrait connaitre une chute extraordinaire dans les prochaines années si des mesures ne sont pas prises par l’ensemble des acteur-trice-s du monde agricole pour promouvoir les semences paysannes. La souveraineté alimentaire sera alors un combat perdu et l’on ne pourra échapper aux conséquences économiques, sociales, culturelles, environnementales, politiques liées à l’utilisation des semences dites à « haut rendement ».
Parmi les acteur-trice-s qui travaillent sur ces questions et posent le débat sur le continent, on note la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN). Il s’agit d’un mouvement associatif citoyen regroupant plus d’une centaine d’organisations de la société civile de l’espace Ouest-Africain, notamment les huit pays de l’UEMOA (Union Monétaire Ouest Africaine), plus la Guinée. Le Secaar fait partie de la plateforme togolaise.
Alertant sur la question de la préservation des semences paysannes, la COPAGEN -Togo à travers son point focal Inades Formation Togo assisté par le Secaar et la vingtaine d’organisations qui la composent, a organisé, le 14 octobre 2022, une conférence publique sur le thème «la place des semences paysannes dans les politiques agricoles et semencières au Togo » à l’Université de Lomé au Togo. Il s’agit de créer un espace de discussion pour les différents acteur-trice-s précités afin d’échanger sur la problématique et l’apport des semences paysannes en matière de souveraineté́ alimentaire.
La rencontre a été marquée par des communications et un panel qui ont permis de ressortir les grands enjeux et les perspectives de la promotion des semences paysannes dans les politiques agricoles et semencières au Togo.
La contribution du Secaar à l’organisation de cette conférence montre sa ferme volonté à défendre les droits humains en général et les droits des fermier-ières en particulier. Il s’agit aussi pour le Secaar d’affirmer clairement son opposition à une quelconque corruption de l’agroécologie en la privant de l’une de ses matières de base qu’est la semence paysanne. Le Secaar dit « Non aux OGM dans l’agriculture ».
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